Occultisme : Recherche expérimentale et Méthodologie du chercheur.

“Chercher n’est pas une chose et trouver une autre, mais le gain de la recherche, c’est la recherche même.”  Saint Grégoire de Nysse.

La magie et la sorcellerie, ainsi que toutes les disciplines occultes sont dépeintes comme des sciences de l’instinct; il n’en est rien. Bien que la part d’instinct soit grande, ces disciplines, comme leurs noms l’indique, sont des “Sciences”, ce qu’il signifie qu’un minimum de rigueur doit être observer. La pratique sorcière est aujourd’hui étroitement liée à celle de “chercheur-testeur”… chercher est devenu indispensable, ne serait-ce que pour reconstituer des rites du passés, reconstituer une tradition, restaurer la nature d’une divinité ou pour connaître la nature relativement exacte d’une substance etc. mais comment s’y prendre ? comment, finalement, essayer de se “débrouiller” seul ?

I- Le chercheur

Réapprendre à chercher…

Dans une démarche de chercheur en ésotérisme, il est nécessaire de savoir par où commencer, c’est à dire apprendre, ou réapprendre à chercher, faire le tri dans les informations, prendre les infos de sources fiables etc. voyons quelques notions :

  1. Identifier l’objet de recherche en le raccordant ou l’inscrivant dans un contexte/paradigme : En effet, on ne peut parfaitement rechercher si on ignore ce que l’on recherche… cela semble risible, mais pourtant, beaucoup finissent par abandonner alors qu’ils leurs suffiraient d’avoir une démarche logique et rigoureuse… Je prend l’exemple d’une anecdote… une personne désirait en savoir plus sur un mot/nom entendu en rêve à la suite d’une opération de contact avec une divinité, celle-ci se contentait, jour après jour et sans succès, de rentrer le mot dans un moteur de recherche, surfant sur les différentes doctrines spirituelles, toujours sans succès… enfin, en se posant les bonnes questions, c’est à dire : Qui était cette entité ? de quel contexte temporel est-elle issue ? comment l’honorait-on ? etc. elle réussit à isoler sa recherche et finit par trouver un type d’offrande spécifique à cette divinité.
  2. Croiser les informations et sources (s’assurer de la fiabilité des sources) : Bien que cela fasse très “scolaire”… beaucoup en ont besoin, puisque considérant telle ou telle source, aussi éminente soit-elle, comme parole de Vérité inaltérable. Croiser les sources permet de vérifier la véracité des propos, et est un INDISPENSABLE du chercheur. Je prend l’exemple d’une de mes recherches sur une version des Clavicules de Salomon, j’avais en ma possession qu’une seule version, or , il en existe d’autres, et c’est en croisant les passages que j’ai réussi à obtenir ce que je voulais, ici une Oraison comme je la voulais.
  3. Faire des recherches selon un cheminement logique et parfois détourné : Vous avez en votre possession que quelques informations sur un sujet donné, et vous désireriez en savoir plus ? apprendre plus ? faites des recherches annexes, proches du sujet de départ… ainsi, vous voudriez par exemple en savoir plus sur la religion de l’Egypte ? et vous avez déjà lu tous les livres en parlant, vu tous les documentaires ? faites des recherches sur leur agriculture, sur l’anthropologie de cette civilisation, leurs coutumes sacrés, leur symbolisme courant, étudiez l’architecture des temples, des Naos, les fêtes calendaires etc. c’est en passant par des chemins détournés qu’on arrive parfois à notre objectif, cela vaut pour l’ésotérisme comme pour les autres sciences.
  4. Avoir de la volonté dans la recherche et la remise en question : Qui n’a jamais abandonné ses recherches car il ne trouvait pas assez d’informations ? qui n’a jamais baissé les bras devant l’ampleur de la tâche ? et pourtant, c’est ce qu’il ne faut jamais Ô grand jamais faire ! avoir la volonté pour un objectif est déjà le début de la réussite! Lorsque on a des difficultés à la trouvaille de ce que l’on cherche, on cherche ailleurs, on cherche autrement, et si besoin est, il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide ! la transmission du savoir est un devoir quasiment sacré sur bien des points… Que se passe-il lorsqu’on trouve ? là aussi, on croise les informations, on distille… Si on ne le peut pas, on teste, purement et simplement. Se remettre en question, qu’il s’agisse de ses certitudes ou de ses trouvailles, fait partie du devoir du chercheur, personne sur cette Terre ne détient la Vérité ineffable, et il convient de considérer une marge d’erreur… ne dit-on pas que l’erreur est humaine ? sachant cela, cela fait-il de celui qui affirme sans réels propos un être supra-humain ? certainement pas…

La nécessité de chercher:

Pourquoi chercher ? après tout d’autres le font très bien à notre place… alors pourquoi “perdre” du temps à chercher ? puisque tout (ou presque) nous arrive tout cuit dans la bouche. Chercher octroie l’autonomie… aussi bien dans la méthode que dans la pensée (cela ne vaut pas que pour l’ésotérisme bien sûr). Chercher, si on respecte les points soulevés au dessus nous rend meilleur, nous force à utiliser notre cerveau selon des cheminements logiques, des schémas analogiques et au final, grossièrement dit, nous rend plus “compétent”… car qui de plus libre qu’un être capable de vérifier et de choisir ce qu’il apprend ? chercher nous permet de nous affranchir des opinions fallacieux de beaucoup, et surtout, de ne plus adhérer qu’à de simples opinions d’autres, mais d’enfin accepter les siens comme source d’évolution.

Chercher octroie l’esprit critique et à terme une importante érudition, qui ne peuvent être que salvateurs pour la suite… croisés à des méthodes rigoureuses de tests et de recherches expérimentales, seul le temps et l’argent deviennent une limite. Il semble cependant judicieux de préciser que ces méthodes ne donnent pas d’INITIATION au sens ésotérique du terme… peu importe le nom de la source et peu importe l’érudition obtenue (je pense ici à des livres du style : Initiation au Reiki, Initiation à la sorcellerie etc. n’octroie pas de réelle initiation magique.), une initiation sorcière est une passation de pouvoir faite du maître au nouvel initié, il s’en suit une présentation de l’adepte devant les forces du Coven/groupe, de la tradition avec sacralisation de son nom et remise de certains outils et grimoire de la tradition/coven… la clé ici, est la passation de pouvoir qui agit comme une clé de la magie de la tradition… Sachant cela, il devient clair que vous aurez beau lire Cunningham, même Gerald.B.Gardner etc. Sur la Wicca ou n’importe quelle autre tradition, cela ne fera pas de vous des initiés.

II- La recherche expérimentale

Très tôt je me suis confronté à un nombre incalculable de gens que l’on pourrait qualifier de “New-Ageux”… affirmant sans arguments, établissant des théories fumantes à partir de rêves obtenus par “cérémonies chamaniques” sous champignons entre potes, ou encore faisant de croyances ou superstitions des lois fondamentales qui bien sûr… essayaient de vendre aux autres. Par peur de finir comme cela, j’ai pris exemple sur des protocoles rigoureux et quasi scientifiques que j’ai adapté à ma pratique, pour ne distiller que le meilleur des informations, et ainsi travailler avec des sources et notions qui me paraissaient sûres… et puis très vite, de fil en aiguille j’ai fais mienne cette méthode, me permettant de faire des recherches dans un grand nombre de sujets et domaines avec une quasi sécurité. Une fois l’expérience acquise, et toujours en demande de quelque chose de nouveaux… je me suis demandé: Pourquoi ne pas rechercher ? appliquer la démarche de recherche protocolaire scientifique à la recherche magique ? c’est de ces envies que sont nés mes “ETUDES DE CAS” que j’ai mené dans un contexte agronomique (destruction et bonification culturale) , radiesthésique (découvrir l’environnement vibratoire du quotidien), sur le phénomène de “hantise” (cas concret) etc.

Entre rigueur et protocole…

Aborder la recherche expérimentale sans rigueur, et sans protocole relève, selon moi, du non sens le plus absolu. Le protocole fixe l’objet et les conditions du test, et la rigueur fixe quant à elle sa fiabilité et véracité en fonction, bien sûr, d’une certaine marge d’erreur.

Exemple de protocole pouvant être appliqué à la recherche expérimentale:

  1. Sujet étudié : La paraffine peut-elle remplacer la cire d’abeille dans les opérations magiques?
  2. Modalités d’expérimentation: Paraffine pour la fabrication de sceaux évocatoire, pour la fabrication de “Gobbes”/Charge (type magie des campagnes), Paraffine pour la fabrication de Dagydes d’envoûtement (haine et destruction, guérison, amour), Paraffine pour la fabrication de bougies sorcières.
  3. Cadre traditionnel (traditions employées): Wicca Luciférienne, Satanisme, Hoodoo.
  4. Répétition de chaque modalités : X2-3
  5. Mise au point technique : Nom et fonctionnement des rituels, puis rôle de l’objet étudié dans le cadre du rituel.
  6. Résultats observés.
  7. Interprétation des résultats avec mise en commun: Ici TOUS les résultats sont comparés entre eux afin d’avoir la meilleure part d’objectivité possible.
  8. Conclusion.

Voici un exemple type de protocole que l’on pourrait utiliser pour vérifier les superstitions, les dires des plus orgueilleux etc… Si on en écoute certains, la recherche expérimentale signifie “mort de la tradition” au sens large du terme… pourquoi ? la recherche est pointé du doigt comme remettant en questions certains choix traditionnels, qui, une fois mise en lumière par l’expérimentation causerait la destruction de ladite pratique… en théorie c’est vrai, dans la réalité, la recherche expérimentale est salvatrice car elle fait évoluer, avancer la tradition plutôt que de la tuer, elle permet de dissiper le nuage superstitieux, éloigne les équivoques et les considérations dogmatiques ou religieuses; quant aux probables dommages qu’elle pourrait bien lui faire, certaines substances et actes font partie d’un égrégore rituel nourris depuis tellement longtemps que la recherche ne pourra rien changer à cela.

Faire de la recherche expérimentale, demande malgré tout une certaine expérience, et une maîtrise des traditions employées comme cadre technique… sans quoi l’expérience n’a pas de chances d’aboutir.

Que faire une fois les résultats obtenus ? normalement, l’objectivité est de mise dans la conception de l’expérience, et il convient de la reporter dans le cadre de l’interprétation des résultats, en gardant à l’esprit qu’en magie une importante marge d’erreur doit être prise en compte… en effet un même protocole effectué par deux praticiens différents aux qualifications similaires, ne donneront pas un résultat identique; pire ! la même expérimentation refaite deux fois par le même praticien ne donnera sûrement pas le même résultat que la précédente… c’est une des raisons pour lesquelles la “science” n’entend pas la Magie comme une discipline sérieuse.

En conclusion… je suis quelqu’un de très carré dans ce que j’entreprend, qu’il s’agisse d’ésotérisme ou d’autres choses, j’ai voulu, au travers de cet article aider quelques personnes qui, démunis, attendent comme des oisillons affamés, leurs “bienfaiteurs” régurgiter quelques notions parfois fallacieuses dans leur bec. J’ai espoir qu’au travers de cet article, toi, lecteur, prendra autant, sinon plus, de plaisir à chercher l’information, et à l’expérimenter… il en va du bien fondé de ta pratique.

Auteur : Astérion Sesthis

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