Manifeste Prométhéen

Manifeste Prométhéen

Shaël : On m’a dit que les wiccans n’avaient rien à faire avec les lucifériens.

On m’a dit qu’il fallait choisir entre la dextre et la senestre.

Oui on m’a dit que je ne pouvais pas me servir à la fois de ma main droite et de ma main gauche.

On m’a dit que je ne pouvais pas pratiquer en buvant et en fumant.

On m’a dit que je ne pouvais pas à la fois soigner et combattre.

Pourtant, je fais tout le contraire, et ça fonctionne.

Heliah : On m’a dit que Dieu était amour même si ce monde n’était que souffrances,

On m’a dit que si je ne filais pas droit et si je désobéissais à ce Dieu, je finirais en Enfer,

On m’a dit que les sorciers et les devins seraient maudits par le Dieu d’amour et de vérité.

Pourtant c’est ce Dieu qui a décrété à Adam et à Eve que si ils mangeaient du fruit défendu ils mourraient,

Et le Serpent leur a répondu que si ils mangeaient du fruit défendu, ils auraient la connaissance.

Adam et Eve ne sont pas morts, nous sommes leurs enfants. Alors, qui a menti ?

Sólríka : Très tôt je me suis posée la question de la justice en matière de croyance. Pourquoi les uns iraient au paradis, tandis que les autres seraient voués à l’enfer ? Et pourquoi Dieu, qui est censé être le créateur, celui qui sait tout, celui qui décide de tout, laisse autant de place au diable ?

Na-t-il pas pour devoir de protéger sa création ?

Et tous ces interdits : alimentaires, vestimentaires, relationnels on dirait qu’on vit pour racheter les fautes dAdam et Eve, alors qu’on n’a rien demandé. Dieu serait éternel Sa rancune aussi.

Et bien que nos communautés païennes se targuent de la différence qu’elles cultivent dans leurs cultes, il n’est pas certain que les mêmes travers égotiques ne maillent pas nos réseaux. Parfois, jai le sentiment de voir l’histoire se répéter sans fin.

Sirius Lupus Lux : Les dogmes religieux, les lois moralisatrices et le manichéisme sont les premiers obstacles auxquels se confronte le libre penseur. Le Dieu unique semble accuser l’homme d’être coupable depuis toujours. Coupable d’exister, coupable de penser, coupable de croire en d’autres choses, coupable d’aimer, coupable de désirer, coupable d’être tout simplement.

Dieu aurait créé l’homme à son image, pourtant dans un élan de sadisme il lui imposera des règles visant à porter de son plein gré les chaînes de l’esclavage.

L’individu n’existe plus quand il s’exécute docilement à s’enchaîner aux mouvements de masse.

Shaël : Je vois autour de moi les sorciers se déchirer pour des querelles de dogmes qui me semblent tellement futiles.

Je vois autour de moi mes frères et mes sœurs qui ne savent plus s’il faut enfiler des robes ou non, est-ce vraiment la question ?

Je vois surtout avec tristesse que nous sommes certainement le peuple le plus désuni au monde…

Heliah : Maintenant que la porte de la connaissance s’est ouverte, la vérité a éclaté, et les dogmes sont tombés,

Nous sommes libérés de nos peurs et de nos chaînes et nous sommes devenus des chercheurs.

Qu’importe que le chemin sur lequel nous avançons soit en tarmac, en terre ou en brique pilée, qu’il soit recouvert de dalles ou de graviers, pourvu qu’il mène vers le même but: la connaissance et la lumière.

Sólríka : Si le divin est en nous et autour de nous, quel sens prennent alors nos divergences ? N’est ce pas de l’orgueil que de prétendre être les « vrais » héritiers d’une tradition ? Au nom de quoi rejeter celles et ceux qui adaptent et font évoluer les dites traditions ?

Il y a un équilibre à bâtir entre l’individu et la communauté. Les règles se doivent dêtre des repères plus que des contraintes ou des frontières discriminatoires.

Sirius Lupus Lux : N’est-il pas le propre de l’initié de mourir pour renaître ? L’initiation est le chemin de l’éveil intérieur conduisant le néophyte au cœur même de la chaleur du brasier immortel, celui de la connaissance et de la liberté. C’est un réveil de la conscience qui transcende le mouton en loup, au travers du regard de sa nouvelle vie. Lorsque Dieu et le néophyte sont morts, l’individu devient « adepte » et créateur. Le prix de la liberté est un choix qui reste ouvert à tous, pour cela, il ne suffit qu’à ouvrir ses yeux et d’accepter la flamme.

Shaël : Je pratique depuis longtemps, mais j’ai fini par avoir un rêve et par tenter de le concrétiser même si je sais que je ne verrai probablement pas ça de mon vivant.

Je m’appelle Shaël, je suis Prométhéen et ceci est mon Manifeste : j’en appelle à tous les sorciers en vous rappelant que nous avons suffisamment de raisons de nous battre autour de nous sans avoir besoin de nous battre entre nous.

C’est pourquoi je rêve qu’un jour, nous puissions être tous unis, même sous des bannières différentes… un rêve que je ne verrai probablement jamais s’accomplir, mais j’aurai essayé, et nous aurons au moins allumé la première flamme…

Heliah : Les Prométhéens sont des défenseurs de la liberté individuelle.

Sur notre route, nous tenterons de guérir, de soulager, de rendre justice, de réparer quelques unes des failles cruelles que le démiurge a laissées dans sa création comme des bugs insupportables, pour nous punir d’avoir osé le défier, d’avoir voulu nous libérer.

Que nous le fassions en manipulant les Éléments ou en utilisant l’énergie de nos divinités, que nous agissions à travers des Sigils ou en manifestant des Entités, n’est qu’une question de sémantique.

C’est pour cette raison que notre union sera notre force, et le partage sera le fondement de cette union.

Sólríka : Le luxe des divergences ne nous est pas permis. Seule l’union fait la force. Un défi de taille est à relever pour nous et vis-à-vis des générations futures. Nous sommes les porteurs despoir, de lumière dans ce monde qui s’assombrit au fil des jours et des nuits. Notre héritage est déjà le terreau sur lequel des sociétés plus égalitaires et plus justes peuvent pousser. Nous croyons en nous-mêmes et dans la puissance de l’intention.

Sirius Lupus Lux : la voie solitaire n’est pas une tare, loin de là. C’est avant tout une démarche saine et salvatrice démontrant que l’adepte ne se laisse plus aveugler par de fausses et prétendues lumières. La pensée est créatrice, ni les hommes ni les dieux ne peuvent entraver l’esprit prométhéen, c’est là toute la source de son pouvoir. Querelles et dénis sont des valeurs désuètes qu’il convient de laisser dans les abysses du passé.

Plutôt que de les diviser, réunir les individus sous une bannière commune et une conscience libre et unifiée, double mais indivisible, pourtant innombrable dans sa multiplicité. Transmettre le feu sacré à ceux et celles qui en seront dignes, telle est l’essence du mythe de Prométhée.

Auteurs : Shaël, Heliah, Solrika et Sirius Lupus Lux

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