La voie de la forêt

La voie de la forêt

Le siècle dernier a signé l’échec de l’athéisme. Le modernisme, la technologie, le matérialisme et le confort, s’ils apportent une certaine sécurité, ne suffisent pas toujours pour combler l’humain.

Notre part d’âme assoiffée, cherche la moindre goutte pour reprendre vie.

Les paradis artificiels, les addictions viennent tisser les chaînes de la maladie mentale de nos civilisations.

Comme le dit la chanson, on arrive à un point de nos vies où l’on se cherche un dieu pour tout pardonner. Dans les livres, auprès des instances religieuses, dans l’art, n’importe où on peut combler ce vide, cet abîme qui nous tourmente toujours un peu plus.

La question qui revient comme un mantra « qu’est ce qui ne va pas dans ma vie ? » a bien du mal à trouver sa réponse dans ce monde balisé.

Alors, on s’accroche à la vie « s’il te plaît, garde moi encore un peu »… Mais au fond, pourquoi ?

Bon an, mal an, l’âme traîne ses guêtres dans l’enveloppe corporelle, elle ne connaît pas ses besoins. Elle sait juste que quelque chose l’appelle et l’attend.

Pourtant, des signes se sont manifestés régulièrement, mais ils sont tellement simples que ça ne peut pas être « ça ». Notre vie, nos souffrances sont trop complexes. La solution est forcément à la hauteur de cette complexité. Elle est tellement difficile à trouver qu’il doit y avoir peu d’élus.

Alors, on se « contente » d’aller de temps en temps en vacances, de marcher en forêt, ça fait du bien.

La forêt est belle. Elle aère la tête. Et on retourne à nos occupations de citadins.

Et marche après marche, une ouverture se dessine en nous. Au début, on reste sur les sentiers balisés, pour ne pas se perdre, pour croiser d’autres humains et rester dans la civilisation.

Mais comme toute chose moderne, l’habitude lasse et on se sent porté pour aller plus loin et braver la peur de ne plus retrouver son chemin balisé.

À la première aventure, on rentre chez soi avec le sentiment victorieux d’avoir réussi à dépasser sa peur. A la deuxième aventure, on balise notre chemin en reconnaissant un arbre, une souche, on pose des repères. A la énième aventure, et sans se rendre compte consciemment de la chose, on devient un habitant ponctuel de la forêt.

L’âme petit à petit, se nourrit de l’émerveillement que produit la vue des arbres, des plantes, des animaux et le chant des oiseaux. Le sauvage en soi est réveillé et demande à sortir courir sur les herbes et les ronces, à manger fruits sauvages et écouter les bruits que ces ancêtres ont écouté avant lui.

Puis la forêt devient un besoin, une envie pressante, un poumon à elle seule. Elle est le fluide qui coule dans l’âme, étanche sa soif et la nourrit au gré des saisons.

Les marches en forêt, silencieuses et méditatives de préférence, reconnectent l’humain civilisé à sa nature sauvage et rend cohérent le lien avec la Nature.

Ce « vide » est rempli et le terreau fertile que l’âme emmagasine donne naissance à une créativité qui ne paraissait pas possible au temps, pas si lointain de la domestication.

Tout devient différent. Là où les humains domestiqué voient des plantes, presque inertes, les humains connectés voient et entendent des frères et des sœurs, une famille verte.

Quand les humains domestiqués parlent des terrains boisés en disant « il n’y a rien, juste des arbres », les humains connectés voient tout un monde riche d’êtres invisibles : des fées, des trolls, des esprits, des individus dont les veines transportent la sève des racines jusqu’aux branches et qui perdent leurs « cheveux » lorsque le froid les endort. Il y a toute une vie en forêt. Il y a des mondes, des temps, des odeurs et une sécurité affective qu’aucun compte en banque ne peut offrir.

Le chemin de la forêt est celui qui éveille et transforme. Et par la transformation intérieure, un être nouveau jailli. Lui suivra un monde nouveau.

C’est la promesse des peuples verts. C’est l’appel de la forêt.

Auteur : Sólríka

Sa page Facebook : https://www.facebook.com/merveillespaiennes.fr/

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