Litha : le double tranchant de l’apogée
Litha : le double tranchant de l’apogée
Depuis que je suis en activité, et même depuis que j’ai monté Prométhée, j’ai déjà écrit sur Litha. D’ailleurs si jamais ça vous intéresse, je vous met les liens ici :
https://prométhée.fr/calendrier-des-fetes-paiennes-et-chretiennes
https://prométhée.fr/la-reprise-chretienne-des-fetes-paiennes-premiere-partie
https://prométhée.fr/la-reprise-chretienne-des-fetes-paiennes-deuxieme-partie
Par contre pour cette année, il y a une nouveauté c’est qu’il y a Les3lunes dans l’équipe, qui a fait ses preuves je crois, et sachant qu’elle aime vraiment ce sabbat, je me suis dis qu’on pourrait conjuguer nos efforts pour publier un article qui soit vraiment destiné à ce sabbat, uniquement à lui, mais avec un angle un peu particulier (vous me connaissez à force).
Les célébrations du solstice d’été : quelques rappels
Disons le tout de suite, et soyons honnêtes, il y a déjà énormément de gens qui ont écrit sur Litha. Sur ces origines, anciennes comme contemporaines, ou sur la récupération chrétienne qui en a été faite, c’est vraiment un sujet connu. Néanmoins (et sans aucune prétention d’exhaustivité parce que ça n’est pas le but), je tiens quand même à reposer 2-3 bases culturelles histoire qu’on soit tous d’accord de ce dont on parle.
Bon sans grande surprise, Le sabbat de Litha, fêté le 21 juin… C’est le solstice d’été. D’ailleurs j’ai remarqué que les puristes avaient tendance à le fêter à des dates différentes de nous, à 1 voire 2 jours près, tout simplement parce que selon les années, le solstice d’été n’est pas du tout constamment le 21 juin.
On peut également, comme beaucoup de sabbats, le fêter sur plusieurs jours.
Maintenant qu’on a dit ça, on va se faire un petit rappel des traditions habituelles autour de Litha :
Les nordiques fêtaient le solstice avec des offrandes et des feux de joie.
Les celtes appréhendaient cette fête de manière fertile, parce qu’on était pas loin des récoltes.
Les romains liaient ça à la fertilité toujours, mais au niveau du foyer pour le coup, les fameuses « pénates ».
Il y a encore d’autres exemples, mais il est temps je crois de parler de la récupération chrétienne.
Parce que oui, si vous n’êtes pas encore au courant, tout ce qui est chrétien, et à commencer par le calendrier, bah ça n’est pas du tout chrétien.
Pour faire très simple, à partir du 5è siècle essentiellement, la religion chrétienne a eu besoin de s’imposer sur le plan politique (d’ailleurs dans cette période Jésus lui-même est transfiguré mais c’est pas le sujet) et du coup elle a été obligée de s’imposer au peuple, littéralement.
Le souci c’est qu’on ne fait pas abandonner au gens comme ça des siècles de traditions, donc okay, on garde vos trucs bizarres et vos festivités avec vos feux parce qu’on peut pas vous en empêcher, par contre à partir d’aujourd’hui on va dire que ça s’appelle la Saint-Jean, tout le monde est d’accord ? Oui ? Très bien, c’est acté !
Il faut que vous soyez conscients que j’exagère à peine la « scène », puisqu’il n’y a jamais eu de scènes. Ce sont soit des bulles papales, soit des décisions suite à des conciles, autant dire des choses qui restent assez obscures aujourd’hui, imaginez ça dans une population dont la majorité ne sait ni lire ni écrire : on te dit, tu fais tout pareil mais tu l’appelle autrement, ça change vraiment rien, et ça passait probablement chez la population de l’époque pour des excentricités.
Encore une fois tout ceci relève d’un sujet souvent abordé. Je suis passé très vite sur les représentations païennes (et je vous encourage à jeter un œil sur les articles précédents), mais pour le coup il est vrai que Litha n’est pas du tout une fête récente liée par exemple à la wicca Gardner/Crowley.
Non bien au contraire, le solstice d’été est célébré depuis l’aube des temps, et justement il y a quelque chose qui m’interroge là-dedans. On va voir ça tout de suite.
La question des solstices dans les célébrations
En fait pour être très bref, et même après tout ce que j’ai accumulé en théorie comme en pratique depuis de longues années, j’avoue que j’ai du mal à résoudre la question des solstices… Je vais tenter de m’expliquer.
Le solstice, c’est l’extrême. Je pense que c’est par là que l’on va commencer, et par là que l’on va finir.
C’est l’extrême par ce que c’est à la fois le début d’un cycle et la fin d’un autre. Sauf que l’on fête le cycle qui s’achève généralement, pas celui qui démarre.
Alors vous allez me dire que si, que ce soit au moment de Litha ou au moment de Yule, on fête les deux. En théorie oui (et encore), mais en pratique, au moment de Litha on fête la nuit la plus courte de l’année (et donc le jour le plus long), et au moment de Yule c’est l’inverse, on fêtera la nuit la plus longue, et c’est d’ailleurs repris, dans les deux cas, par pas mal de mouvements qui y trouvent une signification.
Je ne pense pas que soit utile de parler de mon cas personnel, mais j’avoue que ça m’a inspiré pour évoquer le double tranchant des solstices.
On sait tous que lorsque que l’on célèbre Litha, c’est aussi le retour des nuits plus longues. De la même manière que l’on sait tous, lorsque l’on fête Yule, que les nuits vont raccourcir.
Par contre là ou est le double tranchant… C’est qu’on peut fêter les deux à la fois. Certains peuvent fêter Litha pour le soleil présent, d’autres pour la lune à venir.
Certains peuvent fêter Yule pour l’obscurité actuelle, d’autres pour le printemps qui va forcément arriver.
Je vous laisse sur ces réflexions parce que je pense que c’est vraiment propre à chacun, et que ça relève de la dualité des solstices. C’est encore une fois une dualité qui est bien connue, mais pour moi c’est plutôt un double tranchant, parce que quoi qu’on en dise, on aura chacun notre préférence, et ça influera forcément sur notre manière de le fêter.
Auteurs : Shaël Eveningstar et Les3lunes
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