Le Hoodoo
Le Hoodoo est une forme de sorcellerie, basée sur des rites issus des religions traditionnelles africaines.
Le principe est très simple: il s’agit d’utiliser l’énergie des choses qui se trouvent dans ce monde matériel, pour communiquer avec l’Univers et y projeter ce qu’on veut matérialiser.
Une pratique à l’héritage métissé
Les esclaves qui ont été déportés en Amérique ont importé avec eux sur le nouveau continent, leurs pratiques sorcières et leurs religions traditionnelles.
Les religions traditionnelles africaines (telles que le Voodoo) sont des systèmes initiatiques, qui impliquent que vous deveniez dévot et que vous prêtiez un serment qui vous lie à un esprit ou une divinité. Vous vous engagez à ne pas transmettre certains secrets.
Certains de ces cultes remontent à plus de 6000 ans, et sont supposés découler de la religion originelle. Dans le Voodoo, les enseignements sont transmis oralement et sont gardés secrets.
Cependant, en ce qui concerne le Hodoo, les connaissances sont transmises comme le seraient des compétences. Le Hoodoo n’est pas une religion, et n’exige aucune initiation compliquée. Il s’agit en fait d’un ensemble de rituels piratés, en quelques sortes, des religions africaines traditionnelles.
Il existe plusieurs écoles. Ainsi, dans la région américaine des Appalaches par exemple, ces pratiques sont combinées au christianisme: au moment de formuler des sorts, ils utilisent des Psaumes comme catalyseurs pour manifester leur volonté.
Cela fonctionne que ce soit pour un sort positif, ou négatif. Il existe en effet des Psaumes dits « imprécatoires », qui constituent des malédictions qui sont utilisées dans le but de nuire.
Par exemple, dans le Psaume 109 on peut lire:
8. Que ses jours soient peu nombreux, qu’un autre prenne sa charge;
9. Que ses fils soient orphelins, et sa femme veuve;
10. Que ses fils soient vagabonds, et qu’ils mendient, et qu’ils aillent quetant loin de leurs demeures en ruines.
11. Que l’usurier jette le filet sur tout ce qui est à lui, et que les etrangers pillent le fruit de son travail;
12. Qu’il n’y ait personne qui etende sa bonte sur lui, et qu’il n’y ait personne qui use de grace envers ses orphelins;
Dans le Hoodoo on ne travaille pas avec des anges ni des dieux, mais plutôt avec des Saints, avec l’Univers en général ou encore, avec des esprits particuliers, par exemple, les ancêtres.
Certaines personnes connaissent leurs ancêtres, d’autres en adoptent, comme guides protecteurs.
Le terme Hoodoo n’appartient au monde lexical que depuis la Grande Dépression. Ces pratiques existaient depuis le début de la traite négrière et avaient été transmises par les Africains de génération en génération tout en se mêlant à l’imagerie chrétienne, mais ce n’est que durant la Grande Dépression qu’un pasteur presbytérien du nom de Harry M. Hyatt a décidé de parcourir le pays pour recueillir les témoignages des pratiquants, dans le sud de la Louisiane, en Géorgie, et partout où il a pu en trouver.
Ce pasteur a consigné les informations collectées en 5 tomes volumineux qui porte le nom de « Hoodoo, Conjuration, Witchraft, Rootwork »
Les textes sont écrits en petits caractères d’imprimerie, et la mise en page est condensée. De plus, les témoignages sont listés dans l’ordre chronologique dans lequel ils ont été recueillis, ce qui fait que le tout manque de structure et d’organisation. Ces livres ne sont pas faciles à lire. Cependant, ils contiennent des informations uniques et précieuses.
Durant l’époque de l’esclavage, les maîtres souvent négligeaient la santé de leurs esclaves. Ceux qui avaient la chance d’avoir à leur disposition un prêtre de la religion traditionnelle, allaient y chercher la guérison.
Cependant, lorsque les derniers prêtres ont disparu, la responsabilité de guérir est passée à leurs apprentis qui portent le titre de rootworkers lorsqu’ils ont atteint un certain niveau d’enseignement (que cet enseignement ait été transmis par la grand-mère ou par un autre rootworker, ou peu importe).
Ce sont souvent des femmes qui ont assuré cette fonction: en effet elles étaient celles qui cuisinaient et donc, cueillaient les herbes et les travaillaient de façon à en faire des remèdes, ou des toniques.
Si un propriétaire d’esclaves était particulièrement brutal ou cruel, les rootworkers vont « travailler » sur lui, et ce maître va se retrouver malade ou perdre sa fortune, ou faire face à d’autres mésaventures. C’est ainsi que les propriétaires se sont rendus compte qu’il valait mieux ne pas causer de soucis à certaines personnes, même si ils vous appartenaient. Certains de ces propriétaires ont fini par développer du respect pour ces pratiques, et ont demandé à y être initiés.
C’est ainsi que la pratique et a été transmise, et que vous pouvez trouver aux Etats-Unis, un grand nombre d’Anglo-Saxons qui pratiquent des rites issus de religions traditionnelles africaines, afin de manifester et de matérialiser leurs voeux.
Pour en savoir plus: lisez les livres de ‘l’Oncle Ben, c’est un des meilleur des points de départ en la matière pour les francophones.
(Source de l’image principale: Le « Money Altar » sur le site de Papa Gee)
(Entre autres sources pour rédiger cet article: des notes prises au cours d’un séminaire avec Stacey Tallnisch, et le site de Lucky Mojo).
Auteur : Heliah