Monothéisme et remise en cause de la « source unique »

C’est en lisant l’article partagé sur la page FB « https://www.facebook.com/1tierschemin/ »
(https://philitt.fr/2020/11/09/chesterton-ratzinger-et-le-polytheisme-introuvable/) que l’idée de cet article m’est venue.

Qu’est ce qui justifie le fait de croire que tout vient d’une source unique, origine de tout ? Même la théorie du Big Bang semble parfois revêtir un habit quasi religieux.

Pourquoi aurait-on forcément besoin d’une seule racine à partir de laquelle tout pousse ?

Ce que l’article précédemment cité révèle d’important, c’est qu’à la base de ce concept d’unicité, il y a une recherche de vérité. Or, pour répondre à cette vérité, il est nécessaire de s’appuyer sur un socle qui doit être postulé comme vrai et qui ne souffre pas de la remise en question.

Mais le fait de devoir postuler une vérité, n’est-ce pas déjà un biais ?

L’article évoque le fait que les païens seraient des monothéistes non assumés du fait que malgré les divers panthéons, ils envisagent une source de création unique du monde dans lequel nous vivons. Et que bien sûr, cette source unique est en fait le dieu de Jésus. Je suppose que les 2 autres cultes monothéistes pourraient tenir le même raisonnement.

Cependant, je vois un gros souci quand même à cet amalgame abusif. En effet, si je comprends bien les monothéismes, ils postulent un dieu créateur et extérieur à sa création, régissant l’univers, le paradis, l’enfer et ne souffrant ni association, ni concurrence avec d’autres forces dites divines. De plus, il récompense, punit, mène des batailles… presque un dieu olympien quand même…

Alors que dans les concepts religieux païens (je pense plus particulièrement aux paganismes d’Europe et d’Amérique du Nord), s’il existe une source unique, c’est à l’intérieur de celle-ci que tout se créé. Spinoza, qui n’était pas païen a priori, avait pourtant réussi à comprendre ce concept inclusif. Tout naît dans le divin, tout être en devenir est déjà embryonné dans cette source. En temps voulu, l’embryon se développe et éclos pour expérimenter la vie, puis revient au sein de la source.

(De façon tout à fait bizarre d’ailleurs, les monothéismes postulent également ce retour à leur source, tout en considérant leur dieu (leurs dieux ?) comme extérieur à la « création »… Comprenne qui pourra.)

De plus, il est à noter que dans les monothéismes, il existe une force au moins aussi puissante que le dieu créateur, c’est celle de Satan. Cet sorte d’alter ego divin qui a le pouvoir d’influencer les humains, apparemment, avec l’autorisation du dieu sadique qui non content de donner la vie à des créatures qui n’ont rien demandé, les met en plus à l’épreuve d’une force qui les dépasse… Donc, de façon assez schizophrène, ce dieu permet son propre contre-pouvoir.

Ça ressemble fortement à un duothéisme tout ça… 2 forces divines qui se livrent une sorte de bataille pour affirmer leur autorité… Le monothéisme serait-il une supercherie ?

Enfin, le concept même de création semble hors de propos, tellement il est réducteur. C’est comme si, nous, humains, avons calqué notre conception cultuelle au laps de temps de vie consciente que nous expérimentons. Une naissance, un déroulement, une mort… Une création, un déroulement, une fin du monde… Mais que savons-nous de la réalité des dimensions, de l’espace et du temps ?

Pour en revenir à l’article cité, effectivement, dans les paganismes, ce n’est pas forcément la recherche de la vérité qui est mise en avant, mais le culte des dieux, de la nature et des esprits. Évidemment qu’il ne peut y avoir dans ce laps de temps de conscience, de recherche de vérité. Le but de la Vie est de se perpétuer, c’est sa base biologique. Notre conscience aiguisée nous amène à rechercher la contre-balance spirituelle de notre matérialité. Et nous avons cette chance de pouvoir adapter nos visions à nos environnements et à nos besoins propres. Très bien… usons de ces possibilités et façonnons-nous chacun et chacune une spiritualité qui nous convienne à titre personnel. Exerçons notre capacité au culte, à nos différentes façons. C’est peut être même à la croisée de tous ces chemins que la graine de la vérité peut croitre et s’épanouir, car si tant est qu’elle existe, elle semble aussi fragile que la liberté : la détenir, c’est la tuer.

Nous, païens en particulier, qui cultivons les arts de la joie, de la recherche de l’abondance, et de la tolérance cultuelle, n’avons aucune leçon à recevoir. Nous ne sommes pas dans « la vérité », nous sommes dans nos vérités, nos diversités, notre amour de ce qui est vivant, notre respect de notre Mère terrestre et c’est déjà une bien belle cause à défendre, concrète et salvatrice, utile pour nous, comme pour nos descendants. Qu’il en soit ainsi.

Auteur : Solrika

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