Entre croyances et quête de vérité : l’insoluble problème de l’occultisme

Entre croyances et quête de vérité : l’insoluble problème de l’occultisme

Le problème du “chercheur” et du “trouveur”

Je vais entamer cet article par une citation de Philippe Geluck, avec son fameux Chat : “si les chercheurs étaient vraiment efficaces, on les appeleraient des trouveurs”.

Alors vraiment je suis le premier que ça fait rire, et en plus à l’époque j’étais gamin, mais ça n’est évidemment pas si simple.

Eh oui parce qu’entre temps j’ai passé mon bac et qu’ensuite j’ai fait des études supérieures en philo. Je me suis arrêté au master mais des chercheurs, des docteurs, qui ne “trouvaient” pas, je n’ai cotoyé que ça à l’époque.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, la recherche ne sert pas à rien, c’est simplement que dans les sciences humaines, comme dans les sciences dites “dures”, elle est systématiquement remise en question.

On en parle, on en débat, on est pas d’accord, et c’est ça qui est beau, a fortiori avec des gens qui ont bac+8 minimum et qui sont capables de se remettre en question même face à des personnes moins gradées, voire même face à des lycéens (oui ça arrive).

Mais bon, je reparlerai peut-être plus tard de mon expérience universitaire, là ce qui nous intéresse c’est le problème de légitimité des sciences occultes, qui est assez biaisé je pense.

L’insoluble problème de parler de “science” sans critère de scientificité

Alors pour le coup, et même en parlant de ce que l’on appelle des “sciences dures”, je vais devoir remettre l’université et surtout les chercheurs sur la table.

J’en avais déjà parlé il y a plus de 10 ans mais il y a un type qui a eu un coup de génie au niveau scientifique, c’est Karl Popper.

En plus c’est pas tout neuf, parce que l’époque où Karl Popper a introduit les critères de falsificabilités dans la science, ça remonte…

En gros l’idée, et pour faire très simple, c’est que si un énnoncé scientifique ne peut pas être invalidé, alors ce n’est pas scientifique. C’est le principe du critère de falsificabilité.

Ca vous parait débile ? 2 exemples :

Dieu existe : on ne peut ni le prouver, ni le falsifier, donc ça n’est pas scientifique.

Deuxième exemple : la géomètrie euclidiène : Euclide lui-même avait dit que ce serait invalidé un jour. Ca l’a été par deux scientifiques justement, au XIXè , Nikolai Lobatchevski, et Bernhard Riemann.

Je ne sais pas ce qui est le plus drôle entre le fait que les deux aient invalidé Euclide de manière opposée (je vous laisse chercher je ne vais pas développer ici), ou qu’encore aujourd’hui on enseigne à nos enfants que la somme des angles d’un triangle est toujours égale à 180° alors que c’est totalement faux et qu’on le sait depuis longtemps… Au pire ça peut marcher sur une feuille de papier ou sur un tableau noir, mais pas dans la vraie vie.

Bref, tout ça pour dire que ce qui fait la science, c’est sa remise en question permanente, et le fait que chaque énnoncé puisse être invalidé.

Mais alors, quid de l’ésotérisme ?

La différence entre le “chercheur” et le “trouveur”

En ésotérisme, comme dans beaucoup d’autres disciplines, il y a des “chercheurs”, et il y a des “trouveurs”, et là pour le coup ça n’est pas une blague.

Un “chercheur”, c’est quelqu’un qui n’a que très peu de certitudes, ou qui a une intuition et qui va tenter de la confirmer par des expériences, purement intellectuelles et/ou pratiques.

Un “trouveur”, c’est quelqu’un qui sait déjà, ou qui croit savoir, et qui va de manière systématique tenter de faire coller ses idées à une forme de réalité.

C’est comme ça qu’on se retrouve avec pas mal de dérives sectaires, parce que des gens qui ont déjà un paradigme pré-défini ne peuvent pas concevoir qu’il puisse exister quelque chose d’autre. Après tout, ils avaient déjà la solution avant de chercher, c’est ça le truc…

Au cas où, je vous renvoie vers un article que j’ai écrit sur les différences entre religions, sectes et dérives sectaires.

Lorque l’on est “trop” ou “pas assez”, comment classer les sciences occultes ?

Lorsque l’on est affiché dans une forme d’occultisme, quelle qu’elle soit, et que ce soit de la sorcellerie, de la magie rituelle, ou même de la lithothérapie (un camarade pourra confirmer).

Quand on est un peu sérieux dans ce domaine on se retrouve assez souvent à être soit “trop”, soit “pas assez”.

Déjà au niveau familial et social, on est toujours “trop”. C’est très compliqué aujourd’hui pour un occultiste dont c’est le métier d’avoir une vie sociale. Si vous sortez, que vous rencontrez quelqu’un, les deux premières questions que cette personne va vous poser c’est : “comment tu t’appelles”, et “qu’est-ce que tu fais dans la vie”.

Inutile de vous dire que c’est vraiment très compliqué, surtout lorsque on ne ment pas…

Mais revenons sur le sujet : même dans le milieu, il ne faut pas se mentir, non seulement on est pas vraiment confraternels, mais en plus il y a tellement de branches qui se percutent entre elles que parfois, on ne sait plus vraiment où aller, et ça doit être encore pire pour des débutants !

Au regard des personnes qui ne pratiquent pas, on est “trop”, voire on est dans une secte (j’ai déjà écrit là-dessus).

Mais pour les gens comme moi ou comme d’autres, on aspire juste à pratiquer et de la meilleure manière possible, sans New-Age, en étudiant et en s’entraînant sérieusement tous les jours.

Le problème aujourd’hui c’est qu’un occultiste qui ne passe pas ses week-end chez Nature et Découverte, ça parait antinomique, alors que pas du tout.

Je l’ai dit au début, et je vais finir là dessus : j’ai un master en philo. Et en ce qui concerne l’ésotérisme, je pense que le mieux qu’on puisse souhaiter ce serait d’en faire une science humaine une bonne fois pour toute.

Parce que je ne suis pas physicien, je ne suis pas cynique non plus, du coup j’ai pas forcément envie de me demander si je dois choisir entre des fioles ou un tonneau…

Auteur : Shaël Eveningstar

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